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Laloumette notes
29 septembre 2011

Shabazz Palaces / Mein Sohn William

Je suis bêtement réticente à la sortie du dimanche soir mais l'occasion de voir un hip hop épuré ne résiste à aucune hésitation. J'arrive en avance et le Point Ephémère déverse ses visiteurs sur les quais Saint Martin. Je me joins à eux et observe les va et viens d'une population jeune et dilétente. L'été se prolonge et le lundi matin est encore loin...

La grosse surprise, en entrant dans la salle, est la comparaison avec le souvenir du set de Chloé. Horrible, on mettait des plombes à rejoindre le fond de la salle mais en fait, je réalise que c'est tout petit. Flippant...

Moi j'adhère tout de suite à la première partie. Un pur showman qui maitrise à lui seul l'espace. Enfin... pas si seul, compte tenu des instruments et des machines autour de lui. Il passe frénétiquement de l'un à l'autre, semble nerveux mais non, il a juste plein de trucs à manipuler en même temps. Ca va vite mais le contenu rythmique n'est pas suffisamment destructuré pour que l'on se perde. J'accroche avec les mélodies et les changements de voix qui me font penser à l'univers fantaisiste de Mr Bungle ou Les Claypool. Néanmoins, les morceaux sont hâtifs, peu approfondis. On ressent un empressement qui trahit une composition lacunaire. Je regrette que certains passages ne soient pas plus longs, les transitions mieux travaillées. Et puis je préfèrerais une orchestration plutôt qu'un sampler (je me la pète un peu là..). Bref, je passe un très bon moment avec ce garçon touchant, drôle, surprenant, talentueux en conservant un goût d'inachevé.

A présent, Shabazz Palace!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je serai ici moins élocante car je me suis laissée transporter dans un univers musical que je connais mal. Je me suis faufilée jusqu'à la première ligne du public comme si j'étais à Bercy mais je ne voulais rien rater! Ce ne sont pas des moments musicaux inoubliables mais des instants de concert intenses. Je réécouterai certainement peu ce groupe mais j'ai passé plus d'une heure à me perdre et me retrouver dans leurs compositions. Tout d'abord, se trémousser demande un grand détachement en raison de l'absence de mouvement linéaire. Une fois que le corps fait sa vie de son côté, l'oreille absorbe la percu et les bass électro simultanément, sur lesquels se superpose une voix trafiquée. Et, finalement, pour donner de l'ouverture, l'aigu des samples achève de perturber. La rondeur des bass, le travail de la voix, l'ajout des aigus, la composition sont méticuleux. Le rendu est incroyable, la comparaison avec Bercy n'est pas si démesurée. Ces mecs sont capables de remplir des stades! L'engoument du public n'y est pas pour rien : bel échange entre la scène et la fosse. A un moment, des voix semblent monter du fond de la salle, échos approbateurs à la performance. De plus en plus insistantes, elles me mettent mal à l'aise pour que je réalise finalement qu'elles viennent de l'ordinateur... Perdue, je me suis perdue...

Ce qui m'a également touchée c'est la complicité et la simplicité des 2 MC que je m'étais faussement imaginés aussi sombres que leur son. C'est si stupide, du racisme musical, voilà ce que c'est! On a meme eu droit à des petites chorégraphies synchronisées, un domaine où on ne les attend pas du tout mais qui fonctionne, tout à fait sincères. Leur sourire face aux acclamations du public nous fédérait, en tout cas c'est ce que je ressentais. J'adore ça! En revanche, la dispositon scènique ne présente aucun intérêt. Les deux, côte cà côte, derrière la table de mixage et les percus auxquels s'ajoutent les quelques tissus africains clairsemés, pas terrible mais on s'en fiche le concert se déroule dans le noir. Super dimanche soir!

 

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